Thérinsvrel

Le soleil brillait tandis que moi, je m'émerveillais de la beauté de la mer. C'était la première fois que je la voyais et je me disais que les rumeurs qui ne tarissaient pas d'éloges sur elle étaient en dessous de la vérité.

J'étais arrivé le matin même à Therinsvrel deux jours après mon départ de la ferme. C'était une ville cotière surtout connue grâce aux filets qu'on y fabriquait. De nombreuses tavernes jallonaient les quais, il serait facile de trouver un gite et un couvert pour seulement quelques pièces.

Au crépuscule je me dit qu'il était temps d'aller manger et j'entrai dans une taverne au hasard appelée "Le perroquet bleu". Le bâtiment d'un étage était composé d'une grande salle commune où de nombreux marins étaient assis autour de tables en bois brut et d'un grand bar au rez-de-chaussée et de quelques chambres miteuses à l'étage. Le tout dans une ambiance bruyante et chaleureuse que l'alcool coulant à flot encourageait. Je m'approchai du comptoir et demandai au tenancier un repas ainsi qu'une chambre pour la nuit. Je pris mon repas et m'asseyai à une table libre dans un coin de la grande salle. Celle-ci se remplit au fur et à mesure jusqu’à être complètement bondée. N’ayant plus de place dans le reste de la salle un jeune homme d’à peu près mon âge s’assit à ma droite, il avait un arc ainsi qu’un carquois plein dans le dos mais était habillé de guenilles. On commença à parler. Il s’agissait d’un chasseur vivant autrefois dans un petit village voisin dont la population avait été décimée par la variole, il n’avait dû sa survit qu'au fait qu’il était à la chasse. Il avait ensuite déambulé sans but pendant une semaine en se nourrissant de fruit sauvage puis était arrivé en ville quelques jours avant, il avait chassé un cerf et l’avait vendu au boucher du coin afin de pouvoir se payer une chambre et un repas chaque jour. Il arrivait maintenant à la fin de ses ressources et ne savait plus quoi faire. Une fois qu’il eut à son tour écouté mon histoire, on alla tous les deux se coucher et il s’avéra que sa chambre jouxtait avec la mienne …

Je n'arrivais pas à m'endormir, la chaleur qui montait de la pièce centrale m'en empêchait. Au bout de plusieurs heures passées à me retourner dans mon lit, je décidai de sortir au clair de Lune pour me rafraîchir. Après avoir pris mes armes pour éviter un eventuel vol, je descendis les escaliers en prenant bien soin de ne pas réveiller les habitants des autres chambres et j'ouvris la porte avant de me diriger vers la forêt. Je cueillis alors une pomme et je grimpai dans un arbre pour la manger. Mes pensées dérivèrent vers ma famille, je me demandais comment ils allaient, puis se posèrent sur celui qui avit partagé ma table. Je me dis qu'il avit un air bien mystèrieux avec les loques qui lui servaient d'habit mais néanmoins une assurance inébranlable dans les yeux. Ce que cet homme avait vécu était terrible.

Une fois mon esprit calmé par la fraicheur de la nuit je rentrai à l'auberge. En entrant j'entendis un léger sifflement qui ressemblait étrangement au bruit d'une lame qu'on sort de son fourreau. Je grimpai donc les marches prudemment et je vis deux êtres que je devrais appeler hommes mais qui ressemblaient plus à des bouledogues rentrant dans ma chambre une arme à la main. Je me mis alors à hésiter entre les attaquer maintenant en profitant de l'effet de surprise ou attendre de voir ce qui se passerait. Je choisis la deuxième solution car je n'était pas sur de pouvoir les vaincre seul, je me cachai alors dans un coin sombre sous l'escalier menant aux chambres.

Un court instant plus tard les bandits reparurent, ils parlaient à voix basse mais je pus saisir leur conversation:
-Comment ça s'fait qu'y soit pas là, y'a encore ses affaires...
-Ouais on va attendre qu'y r'vienne et on lui tombera dessus à ce moment là.
-Ok Serk mais j'aime pas cette histoire.

C'est à cet instant précis que l'homme aux guemilles (je ne connaissais pas encore son prénom) sortit de sa chambre, il fut un instant surpris par la présence des deux gros hommes de main mais s'enfuit une seconde après. Les assassins le poursuivirent en criant mais il était le plus rapide il dévala ensuite l'escalier mais trébucha sur la dernière marche, les deux autres lui tombèrent dessus. Alors j'envoyai mon point dans la figure du prmier puis l'assomai d'un coup de coude. Le deuxième sortit son arme, je fis de même. Il m'attaqua soudain d'un puissant coup de taille que je parai puis me fis pleuvoir dessus un orage de coups. Il m'entailla la bras gauche, une ligne de feu apparut. Enervé par la douleur, je ripostai d'un coup d'estoc, il le para, puis d'un coup de pied dans le poignet. Désarmé par ce coup, je pus l'assommer sans trop de problèmes. Tout cela s'était passé très vite dans la lumière chancelante de quelques chandelles.

Avec l'aide de Seto, car tel était le prénom de l'homme aux guenilles, je liguotai les deux hommes et après les avoir menacer de les embrocher il me dirent que c'était un certain Renka, chef de la pègre locale qui leur avait ordonné de me chercher et de me rapporter dans son repère. Je ne put apprendre son emplacement car des marines, prévenus par le tenancier du bar, arrivèrent et emmenèrent les deux hommes.

Je me mis alors sur la piste de ce Renka pour lui poser quelques questions.

Quand Seto me demanda de le protéger pendant sa fuite m'étonna beaucoup malgré le fait que je me doutais de quelque chose: pourquoi sinon les assassins l'aurait poursuivi lorsqu'il était sorti en trombe de sa chambre. Je pris alors une décision:

- Je refuse, j'ai encore des choses à faire à Therinsvrel, répondis-je, et je ne fuirai pas devant un homme qui fait vivre tout une population dans la peur alors libre à toi de partir mais moi, je vais retrouver ce Renka et je lui ferai passer l'envie de tuer des innocent.

Il eut alors un rictus de terreur puis il se ressaisit et ses yeux brillèrent d'une détermination nouvelle :

- Tu as raison, jamais il ne me laissera tranquille même si je fuis, il voudra me faire taire quoi qu'il arrive et il finira par avoir ma peau, nous allons le faire taire et je pourrai repartir de zéro, décida Seto.
- Nous sommes donc deux contre toute une organisation, nos chances remontent.

- En attendant il va falloir que nous trouvions son repère et ça va être coton mais je sais par où commencer, du côté des docks, il y a un marchand de vin à la solde Renka, c'est par lui que je recevais mes ordres et il connaitra sans doute la cachette de ce vaurien.

- Va pour le marchand de vin.


John Loiseau fumait paisiblement dans son fauteuil favoris, il venait de recevoir une coquette somme de Cartouche, le second du chef de la pègre, et avais pu s'acheter du tabac de la première qualité. Décidemment sa position était des plus confortable, il lui suffisait de répéter à ses sous-fifres les ordres de Renka et il pouvait vivre bien mieux que sa position d'humble commerçant n'aurait normalement pu le lui permettre. Il tirait une dernière bouffée quand sa porte vola en éclats. Une espèce de montagne entra et lui envoya une droite qui aurait fait rougir un boxeur professionel et le gros marchand avait perdu connaissance avant de toucher le sol.


Seto ligota l'homme que j'avais capturé puis il alla prendre un seau d'eau dans la cuisine avant de lui renverser sur la tête, il se réveilla puis demanda très vite :

- Qui êtes- vous ? Vous allez le regretter, j'ai des relations très haut placées.
Puis il s'arrêta et posa ses yeux sur Seto, il repris alors plus calmement :
- Toi, c'est toi que Renka recherche, il rigola, tu es mort.
Je lui envoyai alors une grande gifle et je lui demandai
- Tais-toi et répond à mes questions, si tu es gentil il ne t'arrivera rien, bon commençons. Où se cache Renka ?
- Je ne vous le dirai pas,(gifle) mais vous êtes malades, il vous tueras.

Après deux heures d'interrogation musclées, Loiseau nous révéla que Renka se cachait dans une ancienne manufacture de filet, un haut bâtiment qui dominait plusieurs hangars de sa taille. On se dirigea donc vers le quartier industriel et on attendit la nuit en discutant de la stratégie à adopter. On décida D'entrer le plus discrètement possible et de nous rendre devant Renka sans nous faire repérer. On fit alors un tour de reconnaissance et on trouva une petite porte à l'arrière du bâtiment moins bien gardées que les autres : il n'y avait qu'un garde devant et pas de ronde autour. J'assommai le garde d'un violent coup de poing sur l'arrière du crâne. Puis, suivi de Seto, j'entrai dans le QG du chef de la pègre.

On déboucha dans une petite salle exigüe qui au vue des nombreuses bière sur la table, devait servir de salle de repos des hommes de main de Renka. On traversa plusieurs salles où il n'y avit que quelques gardes isolés et pas très vigilant qui tombèrent rapidement de vant Seto où moi, tantôt assommés tantôt abattus d'une flèche dans la tête.

On entendit soudain, juste avant d'ouvrir une porte, un cris de terreur et de douleur d'un homme qu'on torture. Cédant à la rage, je dégainai mon sabre et j'ouvris la porte d'un coup de pied. L'homme qui était derrière fut assommé sur le coup et les deux qui suivait furent respectivement transpercés et décapités avant d'avoir pu comprendre ce qui se passait mais les autres se ressaisirent et dégainèrent leur épées, massues ou simple barre de fer. Je faisais face à cinq adversaires enragés par le meurtre de leurs camarades. Un autre homme, tenant un fouet, restais à l'écart, un autre était enchainé au mur, le dos nus et constellé de trace de torture.

Le combat s'engagea et un homme commença en levant sa masse au-dessus de sa tête, il l'abattit à l'endroit où je me trouvais une seconde avant puis ma lame le traversa de part en part, il tomba. Un autre attaqua mais il était plus rapide et il parvint à parer plusieurs de mes attaques, cependant, une feinte eu raison de sa garde et il mourut le torse lacéré en diagonale. Les trois autres attaquèrent et je fus bien en peine de repousser leurs attaques, une grande coupure apparu à ma cuisse gauche, sur ma joue droite et sur mon bras du même côté. Soudain Seto surgit derrière moi une dague à la main et coupa les jarrets de deux de mes adversaires avant de les achever. Le troisième voulu s’enfuir mais je l’attrapai au vol et sa tête s’écrasa sur le sol dans un sinistre craquement. On se redressa alors et on captura le dernier qu’un homme avait appelé Renka. On délivra le prisonnier. Il nous remercia :

- Je vous suis éternellement reconnaissant messieurs, je tiens un magasin d’armes à Therinsvrel, passez chez moi quand vous voulez, vous serez les bienvenus.

On amena alors le truand au quartier général de la marine et le responsable vint nous apporter la prime avec de nombreux remerciements. On partagea la récompense en deux et Renka fut exécuté le lendemain. Au moment de partager, Seto voulut tout me donner :

- Voici ce que je te dois pour m’avoir protégé
- Je ne veux pas de ton argent, répondis-je, mais pour payer j’ai une idée, si tu m’accompagnais et que nous travaillions ensemble …